L’accrochage a eu lieu vendredi après-midi dans le secteur d’Archam, à l’ouest de Tessit. Depuis la semaine dernière, de nombreuses sources sécuritaires, des ONG et des habitants de cette zone rapportent des exécutions de civils, plus de 40 personnes tuées par l’EIGS et le GSIM -dont des hommes égorgés devant femmes et enfants, selon des témoignages recueillis par des associations locales- qui accusent certains villages de collaborer avec le camp rival.

Plus de 400 familles ont dû prendre la fuite, vers Ansongo, Gao, Ntilit ou même au Niger voisin, et c’est une unité de l’armée malienne en charge, justement, de la protection des civils qui a été prise à partie vendredi après-midi par « des hommes armés non identifiés ». On sait que l’EIGS menait alors une importante contre-offensive contre le GSIM.  

Bilan : huit soldats maliens tués, mais également cinq disparus et 14 blessés selon l’état-major des armées du Mali, qui indique avoir riposté avec des frappes aériennes contre des colonnes d’hommes à motos et revendique 57 jihadistes « neutralisés ». Les « ratissages » se sont poursuivis pendant le weekend, des sources locales proches des soldats maliens évoquent ce matin plus de 80 jihadistes tués. Sollicitée ce lundi matin sur ce nouveau chiffre, l’armée malienne n’a pas encore donné suite.

Un bilan impressionnant que certaines sources sécuritaires et des chercheurs travaillant sur la zone mettent en doute : ils citent notamment des témoignages audio contradictoires diffusés par des combattants de l’EIGS, dont les propos ne sont pas davantage vérifiables. Mais qui donnent en tous cas la mesure des combats et qui attestent de l’action de l’armée malienne alors que, la semaine dernière, les habitants de Tessit et des villages alentours déploraient d’être abandonnées à leur sort.

narcisse KONAN