Abidjan accueillait, le lundi 27 septembre 2021, la journée mondiale du Tourisme, la première depuis le déclenchement de la pandémie du Covid-19. L’occasion de faire le point après l’apparition d’un virus qui a cloué au sol les avions pendant des mois, fermé les frontières et engendré un coût global de 4 000 milliards de dollars, selon l’ONU. En 2020, le nombre de voyageurs a chuté de 75% et près de 100 millions d’emplois ont été détruits dans le secteur.
À Abidjan, les professionnels se sont donc retrouvés pour plancher sur les solutions à trouver non seulement pour l’après-Covid-19, mais aussi en attendant la fin de la pandémie. Dans des régions où le tourisme était déjà à l’agonie comme dans les pays sahéliens, du fait du terrorisme, le Covid a été le coup de grâce, notamment pour les hôtels des capitales.
« Ça a été une véritable hécatombe pour le secteur. Au Niger, le tourisme c’est 6,5% du chiffre du PIB. Il y a à peu près 200 établissements hôteliers, et à peu près 11 000 personnes qui travaillent dans le secteur du tourisme. Nous avons mis les deux tiers au chômage technique », témoigne Mahamadou Laouel Kader, président de l’Association nationale des professionnels du tourisme et de l’hôtellerie du Niger (ANPTH).
Repenser le tourisme local
Pour ces professionnels africains, plus que jamais le salut est dans le développement du tourisme local : « Le Niger a beaucoup d’opportunités dans ce sens pour amener la classe moyenne à ne pas aller à l’extérieur, à rester chez nous cela fait des gains. C’est même au-delà l’économie touristique dans sa globalité qu’il faut repenser. »
Même constat en Côte d’Ivoire où le secteur tourisme-hôtellerie a perdu 70% de son chiffre d’affaire en 2020. « Il faut développer le tourisme interne, le tourisme national. Ça doit être la priorité des priorités. De toute façon, les grands pays comme la France ont développé d’abord leur tourisme local, le Maroc a fait la même chose », estime Mamadou Diomandé, président de la Fédération de l’industrie touristique de Côte d’Ivoire (Fenitourci).
Dans ce contexte, le retard des pays de la région en matière de proportion de vaccinés est un frein supplémentaire qu’il faut combattre estiment ces professionnels : « En tant que président, j’ai déjà mes deux doses pour donner l’exemple à mes membres. Sinon nous avons peur de la fermeture encore de nos établissements », ajoute Mamadou Diomandé.