Après la visite de la première dame Dominique Ouattara à Toumodi, un membre de la société civile, Frédéric Tanoh Niangoin président de l’Ong Alerte Conflit s’est exprimé sur la mobilisation citoyenne et a fait quelques commentaires. C’était le vendredi 21 octobre au siège de sa structure.

L’arrivée à Toumodi le 14 Octobre dernier de la Première Dame Madame Dominique OUATTARA dans le cadre des activités de sa Fondation dénommée Children Of Africa nous a donné l’occasion de voir une grande mobilisation de toutes les composantes de la population et surtout de belles images de cadres côte à côte et main dans la main à toutes les étapes de ces activités portant notamment sur la distribution de Kits scolaires, de remise de chèques du Fonds Fafci pour aider à l’autonomisation des femmes, ainsi que de divers équipements, aussi bien pour l’amélioration des prestations des formations sanitaires, que pour des travaux usuels.  Êtes-vous d’avis que c’est le déclic pour amorcer la cohésion sociale tant souhaitée entre les différentes composantes des populations de Toumodi, après les rancœurs nées de la dernière crise électorale de 2020 ?                                                                                                                                                                                                                            

Le moins qu’on puisse dire est que les belles images dont vous parlez sont des signes qui indiquent que le tissu social déchiré peut être raccommodé et qu’un véritable mur n’a pas été élevé entre les différentes composantes de la population de la ville de Toumodi, notamment les autochtones, les allochtones et les allogènes. Il convient de souligner cependant que le rapprochement d’opportunité observé entre élus, cadres et populations le 14 octobre a été favorisé par une mobilisation citoyenne autour des activités de la Fondation de la Première Dame. Ce rapprochement est certes à capitaliser mais ne devrait surtout pas donner une quelconque illusion à qui que ce soit d’un leadership local qui incline à décréter d’emblée que la cohésion sociale est amorcée ou obtenue. En effet, il y a d’abord des actions concrètes à mener pour recoudre le tissu social déchiré avant de se donner les moyens de construire et consolider la cohésion sociale ; ce sont, entre autres, le diagnostic, la médiation, la sensibilisation, le dialogue, le Pardon et la réconciliation qui sont, hélas ! toujours attendus par les populations meurtries de Toumodikro, d’Abli, et même de tout le département.

Il est donc clair que la Cohésion Sociale dont la construction aussi bien que la reconstruction reposent sur les moyens et actions déjà évoqués demeure encore des vœux qui restent à exaucer à Toumodi. Il est toutefois bon de préciser que des initiatives locales allant dans le sens du règlement de ce conflit ont déjà été prises par le Ministre d’État Camille Alliali, Doyen des Cadres de Toumodi qui a mis en mission d’explorations, de contacts et de conciliation le Ministre Patrice KOUAME, précédemment Secrétaire Exécutif du Conseil de l’Entente. Celui-ci, tenant certainement compte du contexte, de la pluralité des acteurs et surtout de la spécificité de ce conflit relationnel qui a épousé à la fois des aspects Communautaristes et Politiques, prend le temps de mieux le cerner. Il ne se fait, bien évidemment, aucun doute que si justice lui est rendue, Toumodi continuera d’assumer son destin, de Terre d’accueil, d’hospitalité, de brassage et de fraternité.

Toumodi, par sa configuration sociologique, regroupe Sept (07) grandes tribus baoulés : l’Aïtou, le Sah, le Ouelêbo, le N’zikpri, le Fahafoué, le N’gban, le Mamala qui tirent leurs origines respectives de Tiébissou, Djébonoua, Sakassou, Didiévi et Bouaké notamment. Toutes les bonnes volontés, sans exclusive, issues de ces différents peuples seraient donc les bienvenues pour conjuguer leurs efforts en vue de la reconstruction de la cohésion sociale dans cette contrée qui a tant donné à la côte d’Ivoire.

Mienmo