Sur les chantiers des grands projets structurants, des femmes sont à la tâche. Elles sont de plus en plus nombreuses dans les domaines et des corps de métiers où on ne les attend pas. Les grands travaux sont désormais un champ de compétences féminines.

Sur le Pont de Fraternité Matin en construction, Lola Esther Kouadio effectue une visite inopinée. Le casque bien vissé sur ces longues tresses, chaussures de sécurité enfilées, elle parcourt le chantier d’un pas alerte. Comme tous les jours, et plusieurs fois, elle doit s’assurer que les ouvriers respectent scrupuleusement les mesures de sécurité. Son regard se pose sur un ouvrier qui n’a pas son casque de protection. Elle le somme de quitter les lieux.

« Quand un ouvrier ne respecte pas les mesures sécuritaires, il met sa vie en danger et celle des autres aussi. En cas d’accident, ses collègues, en se précipitant vers lui pour lui porter secours, s’exposeront eux aussi au danger », explique-t-elle, sur un ton sévère.

La jeune femme de 27 ans est responsable Hygiène, Sécurité et Environnement (HSE). Elle a pour mission de veiller au respect des mesures de sécurité sur les impressionnants chantiers d’aménagement du carrefour de l’Indénié. Intransigeante, elle dirige son équipe de main de maître. Objectif, zéro accident.

Sur ce chantier, travaille aussi Marie-Dominique Kouassi. Elle est environnementaliste sociale, chargée du Projet de Sauvegarde et de Valorisation de la Baie de Cocody et de la lagune Ebrié (PABC). Elle est un maillon indispensable dans la chaîne de réalisation de ce projet.

« J’ai une double casquette. Celle d’agent de bureau et celle d’agent de terrain », indique-t-elle.

Elle mène des études pour alléger l’impact négatif que pourraient avoir les travaux d’aménagement du carrefour de l’Indénié sur les populations et l’environnement.

Ici, de nombreux travaux sont en cours d’exécution. Ce sont, entre autres, la construction d’un canal en béton à ciel ouvert, la construction du pont de Fraternité Matin et la création de nouvelles voies bitumées.

« Je fais aussi de la supervision sur les chantiers. Je m’assure du bon déroulement des travaux. J’évalue les risques de dangers et je propose des solutions en cas de difficultés. Aucun détail ne doit être négligé », nous dit-elle.

Pour elle, il n’existe pas de métiers d’hommes et cette conception est simplement culturelle.

« Nos écoles ne sont pas dédiées exclusivement aux hommes pour qu’il y ait des métiers d’hommes. Alors, les femmes peuvent bien pourvoir à ces postes au même titre que les hommes », affirme Marie-Dominique.

Leur professionnalisme ne fait aucun doute. Et leurs collègues hommes ne disent pas le contraire. Pour eux, ces femmes sont d’un appui remarquable.

« En matière de sécurité, les femmes s’y prennent mieux que les hommes. Elles savent faire passer le message. Elles arrivent aisément à allier rigueur et délicatesse. Avec elles, la sensibilisation passe plus facilement. Elles savent trouver les bons mots. Elles ont le sens du détail, de la finition », confie Abdoul Karim Bakouay, chargé du Suivi opérationnel transport du PABC.

Toutes sont fières de participer à l’œuvre de construction de la Côte d’Ivoire qui se dote d’infrastructures pour améliorer les conditions de vie de ses populations et la compétitivité de son économie.

Par CICG