L’autonomisation des femmes est une priorité gouvernementale. En plus de la mise en œuvre de nombreuses initiatives, le gouvernement investit dans la construction d’infrastructures pour permettre aux femmes d’exercer des Activités génératrices de revenus (AGR) dans de bonnes conditions.
Des centaines de pirogues aux couleurs chatoyantes battent des pavillons fantaisistes sur le bord de mer. Le débarcadère de Sassandra offre aux visiteurs un spectacle haut en couleur. Mais, ce lieu est surtout une zone économique très importante investie tous les jours par des centaines de femmes. Ici, mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques sont à l’œuvre dès les premières lueurs du jour.
« Depuis la mise en service du débarcadère, nous sommes mieux organisées. Nous avons créé la coopérative des Mareyeuses, transformatrices de produits halieutiques de Sassandra (Matrafas). Ensemble, les femmes sont plus fortes et leur activité plus rentable », explique la présidente de la coopérative, Bintou Traoré.
Selon elle, la coopérative a permis aux femmes de mieux rentabiliser leur activité, se prendre en charge et devenir un soutien essentiel pour leurs familles.
« Notre activité nous rapporte des revenus, surtout en période de pêche, notamment en juillet, août et septembre. Les jeunes pêcheurs avec qui nous travaillons reviennent avec des quantités importantes de poissons que nous arrivons à vendre sans difficulté », se réjouit Bintou Traoré.
Marie Vlamou, transformatrice de poissons, voit son activité plus organisée et plus structurée depuis l’ouverture du débarcadère.
« Cet espace améliore nos conditions de travail et garantit des produits de qualité aux populations. Dans nos magasins, nous avons des congélateurs pour la conservation du poisson. Nous ne craignons plus de voir nos produits pourrir », relève-t-elle.
La coopérative envisage d’avoir des pirogues et même d’acheter des camions frigorifiques pour l’acheminement du poisson vers les grandes villes du pays.
La pêche, activité principale de cette ville balnéaire, occupe plus de 300 femmes. La production des produits de pêche y est évaluée à plus de 5 513 tonnes pour un rendement de 3,12 milliards de FCFA en 2019, 4 841 tonnes pour 2,58 milliards de FCFA en 2020 et 4 922,5 tonnes qui ont rapporté 2,69 milliards de FCFA en 2021.
Sassandra, en plus du débarcadère, bénéficie d’un marché moderne de 900 places. Il comprend 42 bâtiments, notamment des boutiques, des magasins, des bâtiments administratifs, des latrines et des espaces aménagés pour la gestion des ordures.
Bati sur une superficie de 2,5 hectares, ce nouveau marché profite à toute la région, mais surtout aux femmes de la ville. Elles approvisionnent le marché et y vendent des produits alimentaires, des vêtements, des produits cosmétiques, etc. Elles y sont couturières et restauratrices. Des activités qui leur permettent de subvenir à leurs besoins.
« Avant la construction de ce marché, je me débrouillais sous un hangar de fortune. Mes pagnes étaient exposés à la pluie et au soleil. Ils perdaient leur éclat. Aujourd’hui, je ne crains plus les intempéries. J’ai donc agrandi ma boutique. Je fais de bonnes affaires et j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille », se réjouit Abi Fofana, commerçante de pagne au marché central de Sassandra.
Dans son magasin, Mireille Amakan ne cache pas sa joie.
« Ce marché est spacieux et confortable. Nous avons suffisamment d’espace pour exposer nos marchandises et les clients arrivent à circuler aisément », indique-t-elle.
Avec 8 000 FCFA par mois, les femmes de la ville peuvent bénéficier d’un magasin de stockage pour la conservation de leurs marchandises.
« Ce magasin m’aide à mieux mener mon activité. Je peux y stocker les ignames et autres denrées en toute sécurité », rassure Simone Koffi, commerçante de produits vivriers au marché de Sassandra.
Les femmes du débarcadère et du marché de Sassandra ont l’espoir de voir leurs activités prospérer davantage après les travaux de réhabilitation de la Côtière (axe routier d’environ 350 Km longeant la côte du sud-ouest) qui va améliorer l’accès au Sud-ouest du pays.
Les deux infrastructures, inaugurées le 14 février 2020, ont coûté 19 milliards de FCFA.
CICG-CÔTE D’IVOIRE