Gbalet Edith Pulcherie est une figure emblématique de la Société Civile en Cote d’Ivoire. Dans cette interview, la
présidente de l’Ong Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI) fait le bilan des activités de sa structure, démontre que les
cris de coeur de la Société Civile rencontrent des échos favorables, et exhorte les uns et les autres a vraiment travailler
pour avoir des gouvernants qui ont une » meilleure conscience de la redevabilite « .
Quels Bilans faites-vous des activités de ACI et de celles de la société civile ?
Permettez-moi avant de répondre à votre question, de présenter, mes vœux, au seuil de cette nouvelle année 2025, au
cours de laquelle notre pays vivra un événement politique capital dont sa stabilité dépend, l’élection présidentielle
d’octobre 2025.
Vous m’offrez l’occasion à travers cette interview, de formuler mes vœux de Santé, Longévité, Réussite et Prospérité à
tous les journalistes, médias nationaux et internationaux, qui malgré toutes les difficultés auxquelles ils sont
confrontés dans l’exercice de ce noble métier, se font l’écho des activités de notre Plate-forme de la Société Civile, nous
permettant d’atteindre le maximum de personnes. Les activités de ACI se sont articulées autour de 2 axes : -au plan i
nterne, outre nos activités classiques qui consistent en des entretiens avec les personnes victimes d’injustices et d’abus
de toutes natures de la part de l’administration publique et du secteur privé et l’animation en direct de notre émission
hebdomadaire sur les réseaux sociaux » LES MARDIS DE PULCHÉRIE GBALET » , les déguerpissements abusifs du
District d’Abidjan dont les conséquences désastreuses ont été décriées à l’ unanimité ici et ailleurs, ont absorbé une
bonne partie de notre temps en 2024. Par ailleurs, le 22 juin 2024, ACI a organisé une journée de consultation
populaire qui a rassemblé les partis politiques et la société civile afin d’échanger sur nos propositions pour une élection
présidentielle inclusive, transparente et apaisée en octobre 2025. -Par rapport à la société civile dans son ensemble,
son bilan ne nous incombe pas mais ACI marque sa déception sur son manque de solidarité quant aux réserves
formulées sur la nocivité pour les droits et l’indépendance de la société civile, de l’ordonnance N°2024-368 du 12 juin
2024 portant organisation de la société civile. À cette étape précise de votre engagement pour le respect des droits des
personnes vulnérables, pensez-vous que vos cris de coeur reçoivent des échos favorables. Oui, pour trois (3) raisons. La
première, ce sont les décisions du Gouvernement. Lorsqu’ils ont commencé avec les déguerpissements abusifs le 04
janvier 2024, ils ont prétendu que les déguerpis n’avaient aucun droit, mais à partir de nos revendications, le 13 mars
2024, le conseil des Ministres a pris 5 mesures pour essayer de compenser les préjudices subis dont la mise en place
d’une cellule interministérielle pour le suivi, puis le 20 novembre 2024 la présentation d’un site comprenant 3000 lots,
et enfin, le 31 décembre 2024, alors que le Président de la république annonçait leur prise en compte dans les filets
sociaux, le Gouverneur du District annonçait 15 000 logements. La seconde raison est la mobilisation de la presse
nationale et internationale sur ces déguerpissements avec des reportages poignants qui ont influencé les décisions
gouvernementales. La troisième raison réside dans la mobilisation des citoyens, ONGs et certains partis politiques pour
apporter leur appui aux déguerpis. Par rapport aux sujets que nous présentons sur les autres injustices et abus, les
pouvoirs publics réagissent favorablement dans la plupart des cas. Vos messages sont ils vraiment pris en compte par
l’exécutif?
Oui, nous le constatons aux décisions qui sont prises suite à nos dénonciations.
Croyez vous vraiment à un changement dans ce pays au niveau de la gouvernance?
Oui, bien sûr, sinon nous ne ferions pas des propositions. N’empêche qu’il faudra vraiment travailler à avoir des
Gouvernants qui ont une meilleure conscience de la redevabilité, de la nécessité de respecter nos textes, de même que
les droits et les libertés.
Avez vous un message pour vos concitoyens et un appel à la classe politique.
A nos concitoyens je demande d’être concentrés sur leur contribution à la paix en cette année électorale.
Il est nécessaire que chacun apporte sa contribution et ne se laisse pas instrumentaliser par la violence,
particulièrement les jeunes. A la classe politique de prendre conscience de ses responsabilités pour garantir la paix
et de s’y engager. En ce qui concerne le pouvoir politique actuel, il devrait ouvrir le dialogue politique.
L’ opposition gagnerait à travailler à son unité autour des questions cruciales comme les réformes du système
électoral dont tout le monde s’accorde à reconnaître malheureusement qu’il n’est pas crédible.
Mienmo