La succession de l’ancien chef du village d’Ahoutoué, à environ 17 km d’Alépé, N’cho Aboeya Léon dont
le mandat a officiellement pris fin le 25 mars 2023 après le bilan de sa gestion, divise actuellement les
générations Djigbô et M’bréchoué. La première génération citée (Djigbô) reproche à la seconde
(M’bréchoué) de vouloir conserver le fauteuil alors que leur temps de règne est arrivé à terme.
Kéké Samangoua, le porte-parole de la génération Djigbô explique que sous prétexte que sa
génération n’a pas encore fait sa sortie de la danse San-Mi (danse des hommes), les M’bréchoué
refusent de leur céder le pouvoir. Pour marquer leur détermination à diriger le village, cette
génération a désigné le 15 septembre 2023, Abé Akobé Prosper comme nouveau chef parce que
selon lui, l’intérim de 90 jours assuré par Kimou Boniface, chef de la génération M’bréchoué est
arrivé à expiration et il envisage même nommer un autre chef issu de sa génération, ce qui n’est
pas conforme aux us et coutumes de leur village. Le chef intérimaire Kimou Boniface, chef de la
génération M’bréchoué interrogé également pour avoir la version des faits explique alors que
l’organisation de leur société exige que la génération qui doit accéder au pouvoir fasse d’abord
la sortie de la danse San-Mi. C’est la condition. Si les Djigbô acceptent de se soumettre à cette
condition, le pouvoir leur sera remis. Dans le cas contraire, il désignera dans les jours à venir un
nouveau chef issu de la génération M’bréchoué. Pierre Dechou, ancien qui est de la génération
M’bréchoué mais qui dit soutenir les Djigbô explique pour sa part que cette danse qui est au cœur
des débats a été suspendue de 1900 à 1975. Aboké Mambo Jean Louis, de la génération M’bréchoué
rétorque pour dire que c’est l’exécution de cette danse qui donne droit à une génération de gouverner.
Comme on le constate, l’exécution ou non de cette danse San-Mi qui est à l’origine de cette grave crise
qui secoue le village. Le chef intérimaire Kimou Boniface a saisi cette occasion pour appeler au calme
en rassurant qu’il n’entend pas conserver le pouvoir et qu’un nouveau chef sera désigné le temps que
les Djigbô soient prêts.
Scarlette Josiane B.