Pour sa première rencontre avec la presse depuis son retour en Côte d’Ivoire le 26 novembre 2022, Charles Blé Goudé, le président du Cojep, a choisi la maison de la presse située à quelques dizaines de mètres du palais présidentiel.
Après avoir observé une minute de silence en mémoire des victimes des crises électorales de 2010 et 2020, Charles Blé Goudé a planté le décor en relatant les événements qui ont suivi son départ en exil au Ghana jusqu’à son procès à la Cour pénale internationale.
Répondant à une question concernant un possible conflit entre lui et son mentor, lorsque tous deux étaient emprisonnés à la Haye, Charles Blé Goudé a répondu qu’il n’était désormais plus au service de Laurent Gbagbo.
« Ce qui s’est passé à la Haye que vous devez savoir, c’est ce que le président Laurent Gbagbo et moi, on est parti en prison et on a été acquitté et puis on est revenu. Voici ce qui s’est passé à la Haye. La deuxième chose qui est vraie, c’est que je ne suis pas membre du parti de Gbagbo, je ne suis pas membre du PPA-CI. Tout comme je n’ai pas été membre du FPI hier. Je suis un garçon libre. Et je compte le rester. Est-ce qu’être libre, avoir une formation politique au nom de laquelle on veut participer à la vie de son pays, est ce que cela fait de moi un ennemi du président Gbagbo ? Est-ce que cela fait de moi quelqu’un qui a trahi le président Gbagbo ? », se demande Charles Blé Goudé.
La question des 3èmes mandats
Interrogé sur les troisièmes mandats dans la sous-région, l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo n’a pas caché qu’il considérait cette « dérive » comme dangereuse.
« Dans mon pays et dans d’autres pays, où il est prévu deux mandats, s’il vous plait respectez vos mandats et puis allez-y. Quand vous ne savez pas partir et que le départ s’impose à vous, vous êtes comme dans un glissement de terre où vous ne maîtrisez plus rien », dit Charles Blé Goudé.
Libération des prisonniers politiques
Au cours de cette conférence de presse, Charles Blé Goudé a plaidé pour la libération de tous les prisonniers de la crise politique de 2010 -2011 et aussi de l’activiste Pulchérie Gballet. Avant d’ajouter que, « je souhaite que soient annulés les 20 ans contre moi. Je suis jeune encore, j’ai 51 ans, j’ai encore de la vigueur, la Côte d’Ivoire a besoin de moi. Et j’aimerais participer aux joutes électorales prochaines. C’est pourquoi je le demande. 2023 comme 2025, moi je veux gouverner la Côte d’Ivoire demain. »
Pour conclure cette première conférence de presse depuis son retour, Charles Blé Goudé a dit en substance qu’il s’inscrit dans le processus de réconciliation nationale, tout en confiant que la prison lui aurait appris une chose importante : la patience.
Mariette Kouamé