La première puissance industrielle du continent est frappée par des coupures d’électricité à répétition, dues à la mise en place d’un calendrier d’entretien strict sur un réseau vieillissant.

Le réseau électrique de la première puissance industrielle d’Afrique est au bord du gouffre. Les Sud-Africains ont déjà passé la majeure partie de l’hiver austral à jongler avec les coupures de courant. En général, deux à quatre heures par jour. Ils ont appris à faire avec, ou plutôt sans. Dimanche 18 septembre, la crise a pris une tout autre ampleur. Après une interminable série d’avaries, la compagnie publique d’électricité Eskom a annoncé la mise en œuvre d’un niveau de délestage pratiquement inédit, alors que ses capacités de production énergétique sont réduites à peau de chagrin.

A Johannesburg, l’électricité est coupée près de dix à douze heures par jour. « Nous présentons nos excuses aux Sud-Africains », a déclaré le patron d’Eskom, André de Ruyter, au cours d’une conférence de presse convoquée en urgence peu après l’annonce. Déjà privée en partie de sa centrale nucléaire de Koeberg (sud-ouest), l’un des piliers du réseau, en raison d’une panne mécanique, la compagnie a dû se résoudre à mettre en œuvre le niveau 6 de délestage, sur 8, à la suite d’une nouvelle avarie dans l’une de ses centrales à charbon.

Elles sont devenues légion : en seulement sept jours, du 3 au 11 septembre, Eskom a dû faire face à plus d’une quarantaine de pannes sur son parc vieillissant, obligeant la compagnie à réduire sa capacité de production de 50 %. « C’est un fait que la plupart de nos centrales ne sont pas en bon état », a reconnu le directeur de l’exploitation de la compagnie, Jan Oberholzer, au cours de la conférence. Vieilles d’une quarantaine d’années pour la plupart, les centrales à charbon sud-africaines ont longtemps souffert d’un manque de maintenance, sur fond de corruption massive et de gestion désastreuse.

NK