La Mutuelle générale des agents des médias privés de Côte d’Ivoire (MS- Médias) a présenté le mercredi 20 juillet 2022 à Abidjan, aux organisations professionnelles des médias, son dîner gala du 29 octobre 2022 destiné à mobiliser 200 millions FCFA pour la prise en charge complète de 250 femmes porteuses de fistule obstétricale, appelée communément «maladie de la honte ».
Après le lancement officiel de cette activité le jeudi 30 juin 2022, le Comité d’organisation entreprend ainsi une vaste campagne d’information et de sensibilisation des acteurs des médias et des potentiels donateurs.

Dans sa présentation de ce projet, le président du Conseil d’administration de la MS-Médis,Sindou Cissé a rappelé que «cet engagement fait partie de notre mission citoyenne en tant que journalistes », car, a-t-il expliqué « ces femmes ont besoin d’aide ».« Nous appelons tous les journalistes et les partenaires des médias à y prendre une part active », a lancé M. Cissé lors de cette rencontre de sensibilisation des organisations professionnelles de médias.

La fistule obstétricale, une lésion due essentiellement à un travail d’accouchement prolongé, se manifeste par l’écoulement incontrôlé d’urine ou de selles chez des femmes qui en souffrent.

Selon le point focal fistule au Programme national mère-enfant du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Dr Bilé Kouadio, ces femmes, généralement rejetées par les communautés et leurs proches, sont réduites à la pauvreté.

« Leur condition les rend très pauvres au point qu’elles n’ont même pas souvent le transport pour se rendre à l’hôpital pour leurs soins », a souligné Dr Bilé qui a exposé sur la maladie à cette occasion, en présence du président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Jean-Claude Coulibaly. Il a salué l’initiative de cette soirée caritative qui se tiendra à l’espace Latrille Event de Cocody les Deux Plateau (Abidjan). Sa présentation émaillée d’images d’illustration de cette pathologie a crée de l’émotion sur le visage des participants rassemblés à la Maison de la presse d’Abidjan.

Selon l’expert, la fistule peut être évitée si des dispositions sont prises en aval, notamment le fait d’effectuer ses visites prénatales, l’accouchement à l’hôpital. Elle peut être également évitée en abandonnant certaines pratiques. Il s’agit notamment de l’excision, des mariages forcés et des grossesses précoces.

Les fonds à récolter serviront à financer les interventions chirurgicales des bénéficiaires, afin de les débarrasser définitivement de cette maladie qui cause également chez les patientes, des infections fréquentes, maladies rénales, blessures douloureuses et infertilité. Mais aussi des souffrances psychologiques et troubles de la santé mentale en raison de l’isolement social. La réinsertion économique des bénéficiaires à travers le financement d’activités génératrices de revenus (AGR) est également prévue.

Le président du comité d’organisation de ce gala, Ousmane Sy Savané, a pour sa part appelé les acteurs du secteur privé, public et parapublique ainsi que les partenaires internationaux à y participer en profitant de packages de visibilité conçus à leur intention.

Les organisations professionnelles des médias qui ont fait preuve d’une grande mobilisation pour cette rencontre, se sont engagées par la voix du Président de leur faîtière, l’UNJCI, Jean-Claude Coulibaly à soutenir ce projet pour la mobilisation des ressources domestiques, mais également pour la sensibilisation des populations sur la fistule obstétricale.

En Côte d’Ivoire, plus de 44 000 femmes souffrent de la fistule obstétricale. Le pays, engagé depuis 2012 dans un programme d’éradication de cette lésion vaginale peu connue, reste fortement dépendant de l’aide extérieure dans le cadre de cette lutte. L’agence coréenne de coopération, KOICA, et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) en étant les principaux bailleurs.

Portée sur les Fonts baptismaux en février 2017, la Mutuelle générale des agents des médias privés de Côte d’Ivoire (MS-Médias) se veut un outil de solidarité au service des journalistes et agents des médias privés ivoiriens.

Cet outil qui renforce le lien de solidarité entre les agents des médias privés de Côte d’Ivoire est soutenu par l’Etat grâce au Fonds de soutien développement de la presse (FSDP), dissout en Mai 2022 pour faire place à l’Agence de soutien et développement des médias (ASDM).

La MS-Médias dispose de trois produits opérationnels que sont une assurance santé, un Fonds de solidarité et un projet immobilier.

NK