ParAntoine MaloABONNÉS Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire (2000-2003) et chef du Front populaire ivoirien (FPI), explique au JDD les raisons de son appel à boycotter la présidentielle du 31 octobre, qui pourrait reconduire le président Alassane Ouattara pour un troisième mandat à la tête du pays.

L’opposant ivoirien Pascal Affi N’Guessan dénonce la candidature « anticonstitutionnelle » du président Alassane

Il est l’un des principaux concurrents d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre. Ou plutôt était. Car avec l’ex-Président Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’Guessan a pris la tête de la fronde qui s’oppose à un troisième mandat du chef de l’Etat. Jusqu’où le leader du Front populaire ivoirien et ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo est-il prêt à aller dans sa confrontation avec le pouvoir? Rejetant sur le pouvoir la responsabilité des morts de ces derniers jours et de potentielles violences à venir, il a reçu cette semaine le JDD pour expliquer sa stratégie et cet appel au boycott actif du scrutin.

Pourquoi appelez-vous à un boycott de l’élection présidentielle du 31 octobre?Parce qu’avec le Président Henri-Konan Bédié, nous portons les mêmes revendications, notamment celle qui concerne la mise en place d’une Commission électorale véritablement indépendante et équilibrée pouvant garantir des élections crédibles. Se posent aussi d’autres problèmes comme celui du Conseil constitutionnel. A travers les rejets des candidatures à l’élection (quatre candidats sur 44 ont été retenus, Ndlr), il est apparu comme une institution sous influence du parti au pouvoir. Nous ne sommes donc pas sûrs qu’il proclame les résultats de façon fiable. Enfin, il y a la candidature d’Alassane Ouattara qui est anticonstitutionnelle. En Côte d’Ivoire, on ne peut pas faire plus de deux mandats (le pouvoir rétorque que la nouvelle constitution de 2016 a remis les compteurs à zéro, Ndlr). Mais il s’entête à vouloir se présenter