La Conférence internationale pour la défense de la démocratie (CIDD), a été portée sur les fonts baptismaux le samedi 18 juin 2022, à l’hôtel Palm Club de Cocody les Deux-Plateaux. Cette organisation à but non lucratif, a pour objectif la défense et la promotion de la démocratie en Côte d’Ivoire, en l’Afrique et dans le Monde. L’idée est du diplomate ivoirien Joseph Youssoufou Bamba, ancien ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès des Nations-Unies. On se souvient que les 9 et 10 décembre 2021, lors du Biden Summit aux Etats-Unis, le président Henri Konan Bédié et son parti, le Pdci-Rda, avaient été conviés à prendre part à ce sommet destiné à la promotion de la démocratie. L’ambassadeur Youssoufou Bamba et le ministre Remi Allah-Kouadio, ont représenté Henri Konan Bédié à ce sommet. C’est depuis cette date que l’idée a germé dans l’esprit du diplomate ivoirien. Et le samedi 18 juin 2022, plusieurs personnes venant d’horizons divers, se sont retrouvées pour plancher sur les textes fondateurs de la Conférence internationale pour la défense de la démocratie. Mais avant, l’ambassadeur Bamba avait confié les réflexions de base au Professeur Emmanuel Djébi Sery qui, avec une équipe restreinte, a travaillé depuis le 18 février 2022 jusqu’à la date du samedi 18 juin 2022.

Lors de cette Assemblée générale constitutive et élective tenue sous le parrainage du ministre Ezan Akéle, les textes fondateurs de la CIDD ont été unanimement adoptés par l’Assemblée. L’on a ensuite procédé aux opérations de vote. Joseph Youssoufou Bamba avait face à lui deux autres candidats, dont le Prof. Emmanuel Djebi Sery et le pasteur Okoloho John Armstrong. Mais ces deux candidats se sont désistés en faveur de l’initiateur du projet, arguant qu’il est mieux placé pour conduire la CIDD durant ses premiers pas. Joseph Youssouffou Bamba a donc été élu par acclamation à l’unanimité des membres fondateurs. Pour les postes de vérificateurs de compte, ce sont Mme Michelle Kassé, directrice de société et Docteur Kouassi Konan Armand-Marcelin, Enseignant chercheur, qui ont été élus.

A l’issue des opérations de vote, le tout nouveau président de la Conférence internationale pour la défense de la démocratie, s’est adressée à l’Assemblée. « Il n’y a aucun doute que nous venons de poser un acte qui fera date dans l’histoire de la construction démocratique de notre pays », a de prime abord, expliqué le ministre Youssoufou Bamba. Il a par ailleurs indiqué, comment le général De Gaulle s’est senti interpellé le 18 juin 1939 et a appelé à un sursaut des français face à l’Allemagne nazi. C’est de cette même manière que lui-même et tous les membres fondateurs de la CIDD, se sentent « interpelés  par l’évolution politique récente dans notre pays, en Afrique et dans le monde,  caractérisée par un recul démocratique inacceptable, une résurgence inquiétante des régimes autoritaires, toute chose qui nous a conduits à nous mobiliser pour faire front contre l’érosion de nos acquis démocratiques, en nous engageant à créer un cadre citoyen pour défendre et promouvoir la démocratie et l’état de droit.» Une tâche qui « s’avère immense et rude, parce que la démocratie est constamment attaquée et a besoin d’être défendue, au risque de disparaître et laisser libre cours au populisme, à l’autoritarisme et à l’autocratie comme le nouveau standard de la gouvernance. Et cela nous ne pouvons l’accepter », a-t-il promis.

Ce diplomate ivoirien qui a beaucoup voyagé, sait la différence entre la démocratie dans les grands pays et les pays africains. Et c’est avec amertume qu’il a évoqué « le douloureux souvenir des victimes des violences liées à l’élection présidentielle d’octobre 2020, symbolisé par l’image de la décapitation du jeune N’Guessan Toussaint. »

Ce que compte faire le diplomate ivoirien

Pour la défense et la promotion de la démocratie en Côte d’Ivoire et en Afrique, Joseph Youssoufou Bamba a une bien meilleure idée. Selon lui, « le vecteur principal de nos activités opérationnelles consistera en l’éducation démocratique citoyenne touchant à la connaissance de notre Loi Fondamentale, c’est-à-dire la Constitution, des principes sous-tendant l’Etat de Droit comme la séparation de pouvoirs, et des libertés individuelles. Nos efforts de formation démocratiques viseront autant de cibles que possible, notamment les jeunes, les femmes, les populations rurales et les forces de l’ordre. Nous mettrons aussi l’accent sur la veille démocratique en développant des systèmes variés d’alerte précoce, touchant à tous les manquements et déficits démocratiques partout où ils surviendraient. Nos actions adresseront en outre et de façon consistante, la nécessité de la prévention des conflits, singulièrement ceux en lien avec les élections tout en recommandant des médiations appropriées. Enfin, nous engagerons des initiatives de coopération opérationnelles au triple niveau national, régional, et international, à l’effet de développer des synergies et des partenariats avec des organisations sœurs œuvrant dans les mêmes domaines d’activité que nous pour la défense et la promotion de la démocratie ainsi que le renforcement du multilatéralisme. » Dans les semaines et mois à venir la CIDD va déployer ses forces sur le terrain.

K Mariette