Après la célébration du 62ème anniversaire de l’accession de la Côte d’Ivoire à Yamoussoukro, le président de l’Ong ALERTE CONFLIT jette un regard sur trois faits essentiels qui ont marqué cette commémoration. C’était le lundi 8 août dernier au siège de sa structure devant la presse.

Le rideau vient d’être tiré sur la célébration du 62ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire qui s’est déroulée dans la ville mythique de Yamoussoukro, la capitale politique. Trois faits majeurs parmi tant d’autres font l’objet de commentaires divers. L’absence physique des anciens Présidents Henri KONAN BÉDIÉ et Laurent GBAGBO invités VIP pourtant très attendus, la grâce présidentielle accordée à Laurent GBAGBO sur des faits liés à la crise postélectorale de 2010 et le déblocage de sa rente viagère gelée depuis au moins dix ans. Avez-vous des commentaires sur ces trois faits et bien d’autres ?

De toute évidence ces faits ne sauraient nous laisser indifférents, d’autant plus qu’ils sont liés au climat sociopolitique que nous souhaitons tous apaisé et cohésif. Concernant l’absence physique des anciens Présidents BEDIE et GBAGBO à la cérémonie Commémorative des 62 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire, il fallait être politiquement naïf pour s’attendre au contraire. Il faut donc leur concéder simplement les arguments d’empêchements majeurs et apprécier leur représentation à un très haut niveau. Pour la grâce présidentielle accordée à l’ancien Président GBAGBO on peut considérer que c’est une avancée dans le processus d’apaisement du climat sociopolitique, mais de notre point de vue, le choix opéré par le Président de la République entre les deux possibilités qui s’offraient à lui en ce moment précis semble doucher l’élan de décrispation soutenu par les images et la symbolique du 14 juillet 2022. Nous nous posons d’ailleurs la question de savoir si cette décision controversée et excursionniste ne va-t-elle pas hypothéquer le climat sociopolitique que tous les Ivoiriens souhaitent définitivement apaisé. Certes, par son obstination à refuser de reconnaître sa défaite qui était pourtant évidente à l’élection présidentielle de 2010, face au tandem imparable du RDR et du PDCI à cette occasion, le Président en exercice Laurent GBAGBO a fait basculer le pays dans une guerre postélectorale, avec ses corollaires et autres effets collatéraux, mais l’objectivité commande que nous ne perdions pas de vue le coup d’État de 1999 qui a ouvert la voie à l’instabilité Politique que la Côte d’Ivoire connait aujourd’hui et surtout les affrontements violents entre le RDR et le FPI les 26 et 27 octobre 2000 qui nous ont valu officiellement 100 morts et un charnier de 57 corps découverts près de Yopougon, après la victoire de GBAGBO sur Guéi Robert à l’élection Présidentielle de 2000 pourtant boycottée par le RDR et le PDCI. Nous pensons donc que le Président Ouattara aurait pu, sans calcul aucun, franchir le pas en accordant l’amnistie pour tous les fait liés à la crise poste- électorale de 2010, comme ce fut le cas pour la rébellion de 2002. L’Assemblée Nationale l’aurait accompagné, comme d’habitude, dans sa volonté. En décidant par contre d’accorder la grâce présidentielle plutôt que l’amnistie à Laurent GBAGBO ancien Chef d’État, dans un contexte Sociopolitique qui appelle pourtant une Catharsis Nationale, le Président Ouattara vient de confirmer que le salut de la Côte d’Ivoire ne peut se trouver que dans l’avènement d’un État de Droit. Retenons à toutes fins utiles que dans un État de droit aucun, citoyen n’est au-dessus de la loi et que la séparation de pouvoirs qui en résulte vise à contrarier à et empêcher la concentration de tous les pouvoirs en un seul lieu ou entre les mains d’un seul gouvernent qui pourrait conduire à l’abus de pouvoir, voire au totalitarisme. Concernant les avoirs dégelés et les arriérés de rentes viagères à reverser à GBAGBO ce n’est que justice rendue car ce sont ses droits légaux.

Mienmo