Le débat inhérent à la fois au meilleur profil du successeur du président Henri Konan Bédié et relatif à la

carrure du candidat Pdci pour la présidentielle devient de plus en plus passionnant.

Chacun y va selon ses arguments. Frédéric Tanoh-Niangoin acteur de la société civile et grand observateur

de la vie socio-politique ivoirienne a précisé quant à lui, sa position. C’était le mardi 31 octobre à Toumodi,

au siège de l’ONG ALERTE CONFLIT dont il est le président.

Le Bureau Politique du 14 octobre dernier a programmé l’élection du Président du PDCI-RDA au Prochain

congrès Extraordinaire électif annoncé pour le 16 décembre 2023. L’ attention de tous les militants de ce

Parti et même celle de tous les autres ivoiriens est polarisée sur cet événement d’une importance cruciale

qui verra élire le successeur de feu Henri Konan BÉDIÉ le charismatique ancien Président du Parti doyen

fondé par Félix Houphouët-Boigny, premier Président de la République de Côte d’Ivoire et bâtisseur

inégalable. Les supputations vont bon train et des noms de prétendants potentiels ou supposés sont même

avancés dans la foulée. Cependant, à l’exception de Thierry TANOH qui a décliné l’offre à lui faite par certains

militants, au motif unique de ne pas remplir les conditions d’ancienneté au Bureau Politique et de Maurice

Kacou GUIKAHUIÉ qui récemment a ouvertement exprimé sa volonté d’être candidat à la Présidence du

PDCI-RDA, ainsi que AKOSSI Bendjo dont l’état major s’active, les autres, notamment Tidjane THIAM,

Jean-Louis BILLON, Émile Constant BOMBET, ALLAH Kouadio Rémy et bien d’autres semblent demeurer dans

l’expectative, même si leurs soutiens pour certains d’entre eux à travers leurs activismes ou des déclarations

sporadiques insinuent leurs intentions de candidatures. Dans l’hypothèse de la confirmation ou non de

toutes ces intentions de candidatures ébruitées ou non, quel est, selon vous, le meilleur profil pour succéder

à Henri Konan BÉDIÉ à la tête du PDCI-RDA, dans le contexte Politique actuel ?

La chute de votre question est très importante parce qu’elle précise bien que nous devons tenir compte du

contexte actuel pour argumenter notre point de vue. Cela dit, le moins qu’il puisse affirmer d’emblée est que

visiblement le PDCI-RDA qui dispose d’un vivier riche et varié de Cadres de valeur et de compétences avérées

se présente comme une alternative certaine pour une gouvernance plus consensuelle de la Côte d’Ivoire à la

fin du troisième mandat de OUATTARA qui semble se dessiner pour 2025. Malheureusement, ce qui se passe

en ce moment au PDCI-RDA donne l’impression d’avoir affaire à un Parti Politique qui a fonctionné jusque là

sans prospective ni stratégie véritable de reconquête du Pouvoir d’État et dont le principal mérite à saluer est

la conviction et la foi inébranlable de ses militants dont la résilience fait école.

Pour preuve, les débats opportunistes en cours sur deux options dont l’une suggère que le Président élu du

Parti soit d’office son candidat à l’élection du Président de la République en 2025 et l’autre qui soutient que le

Président élu du Parti doit se consacrer uniquement et entièrement à la gestion du Parti doyen ressemble à

un amateurisme politique qui, si l’on n’y prend garde, pourrait accentuer la division latente de ses Cadres et

affaiblir cette formation Politique qui risque alors de connaître encore d’autres défections préjudiciables.

Au demeurant, la politique étant la saine appréciation des réalités du moment, comme nous l’a enseigné Félix

Houphouët-Boigny, les différents profils du candidat à l’élection Présidentielle de 2025 et de celui du prochain

Président du PDCI-RDA devront de façon stratégique tenir absolument compte du contexte sociopolitique actuel.

Aussi, de notre point de vue, si dans l’ordre de préférence qui suit, Tidjane THIAM et Jean Louis BILLON sont

de bons prétendants à la Ma KAKOU GUIKAHUE et Emile Constant BOMBET dont nous connaissons le lien

affectif avec le PDCI-RDA et la proximité avec les Présidents Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan BÉDIÉ ont

le meilleur profil actuellement pour diriger exclusivement le PDCI-RDA. Un arbitrage objectif et désintéressé

devra alors se faire aux fins d’aboutir à un consensus heureux pour ce Parti qui semble être l’espoir pour tous

ceux qui aspirent à la Paix et à la Cohésion Nationale véritable dans une Côte d’Ivoire qui doit, malgré tout,

continuer d’assumer son destin de Pays d’accueil, d’hospitalité et de fraternité. Il nous parait aussi important

à ce propos d’insister sur le fait que la gestion d’un Parti de masse pratiquement octogénaire comme le

PDCI-RDA requiert cumulativement une bonne connaissance de son maillage national, de ses structures,

de l’état d’esprit de ses militants, d’une proximité avérée avec son terroir et d’un langage moins académique

adapté à la couleur locale.

Ce n’est donc pas seulement une question de fortune personnelle ou d’entregent international.

Il serait d’ailleurs à désespérer que le PDCI-RDA déjà doté d’un patrimoine aussi appréciable constitué par

Félix Houphouët-Boigny son fondateur ne puisse pas mieux s’organiser pour se prendre en charge

financièrement à partir des cotisations de ses milliers de militants au point que la convoitise du

portefeuille personnel d’un seul de ses militants ou même des fonds de l’État dont ce dernier pourrait

disposer éventuellement constitue le critère principal de choix de son futur Président et l’argument

fondamental de campagne qui va avec.

En résumé, nous suggérons que les candidatures à la Présidence du PDCI-RDA et celle à la Présidence de la

République ne soient pas cumulatives et surtout que le futur Président du PDCI-RDA ait un ancrage national incontestable.
Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan BÉDIÉ vous regardent.

Mienmo