L’inquiétude et la colère montent dans le sous-quartier Alanya, situé en face de l’église catholique Sainte Anne
de Port-Bouët, où près de 1000 habitants, issus d’une dizaine de familles, vivent depuis plusieurs années.
Depuis près d’un mois, ces résidents font face à une menace imminente de déguerpissement, suscitant une
vive mobilisation. Le samedi 10 mai 2025, réunis en conférence de presse, les habitants ont exprimé leur
indignation face à une opération qu’ils qualifient de « forfaiture ». À les en croire, un opérateur économique
projette de construire une station-service et un supermarché sur leur site, avec l’appui présumé de
responsables locaux. Selon Dame Yacé Béatrice, présidente du collectif des résidents d’Alanya, cette
opération est menée en complicité avec certains agents municipaux et deux figures locales : Djaket Modeste,
chef du quartier, et Yessoh Tanoh Thomas, président autoproclamé des jeunes. Ces derniers auraient perçu
la somme de 150 millions de FCFA pour faciliter la cession du terrain, sous couvert d’une lutte contre le
désordre urbain, comme stipulé dans les mises en demeure distribuées le 9 mai. Or, souligne le collectif, le
gouvernement a suspendu tous les déguerpissements sur le territoire national. Le collectif affirme avoir saisi
plusieurs institutions étatiques, dont la Présidence de la République, le ministère de l’Intérieur, le ministère
de la Construction, ainsi que la préfecture d’Abidjan, afin d’interrompre cette procédure jugée illégale et
injuste. Sollicités pour réaction, ni la Mairie de Port-Bouët ni la chefferie locale n’ont souhaité s’exprimer à ce
stade. L’affaire reste suivie de près et pourrait évoluer dans les jours à venir.
Oussou Léon