Du 22 au 24 décembre 1949, les femmes de Côte d’Ivoire écrivaient une page décisive de l’histoire nationale en

marchant sur Grand-Bassam pour dénoncer les exactions de l’administration coloniale. Menées par des figures

emblématiques telles que Marie Koré, Léonie Richardo et Marie-Georgette Mockey, ces héroïnes ont opposé une

résistance courageuse face aux violences, aux intimidations et même à la mort. Leur acte de bravoure, empreint de foi

et de détermination, reste gravé dans la mémoire collective. Il incarne la volonté du peuple ivoirien de s’affranchir de

l’oppression et d’affirmer son aspiration à la liberté et à la dignité. Dans cet esprit de transmission et de fidélité à

l’histoire, les femmes ivoiriennes réunies au sein du CAUFEMCIP (Caucus des Femmes pour la Paix et la Cohésion en

Côte d’Ivoire) ont organisé, le samedi 17 mai 2025, une grande marche commémorative à Grand-Bassam. Cet

événement, placé sous le signe de la paix, s’est déroulé en présence du corps préfectoral, des autorités du Sud-Comoé

et de la ville historique de Grand-Bassam. Prenant la parole, l’honorable Mariam Traoré, présidente du CAUFEMCIP, a

livré un message fort. Elle a mis en garde contre la résurgence des tensions en cette période pré-électorale, appelant à

la vigilance et à la responsabilité collective : « Nous sommes ici pour sonner la mobilisation pour la paix et la cohésion.

Nous faisons confiance au génie de notre peuple pour transcender les oppositions artificielles et préserver l’essentiel :

la concorde nationale et la coexistence pacifique. » Dans cet élan de mobilisation, le CAUFEMCIP a remis quatre

motions solennelles : Au Président de la République, en tant que garant de l’unité nationale ; Aux partis politiques,

appelés à promouvoir la tolérance auprès de leurs militants ; Aux Forces de Défense et de Sécurité, dont le rôle est

crucial dans le maintien de l’ordre en période électorale ; Au peuple de Côte d’Ivoire, première victime des dérives et

des violences politiques. Mariam Traoré a réaffirmé l’engagement du CAUFEMCIP : « Tel est notre engagement, tel est

notre sacerdoce. » Par cette marche symbolique et mémorielle, les femmes ivoiriennes ont non seulement honoré la

mémoire de leurs aînées, mais elles ont surtout lancé un appel puissant à la paix, dans une Côte d’Ivoire résolument

tournée vers un avenir de stabilité et de fraternité.

Oussou Léon