Le sélectionneur des Eléphantes, Clémentine Touré digère mal l’élimination de la Côte d’Ivoire face au Nigéria. Lors de la conférence d’après match, au stade Robert Champroux de Marcory, mercredi 23 février 2022, elle a donné les raisons de cette élimination.

Qu’est-ce qui explique cette élimination ?

Après tout ce qu’on fait comme boulot, on aurait aimé être récompensé, lorsqu’on joue ce genre de gros match. Mais c’est la loi du football, on perd ce soir 1-0 à domicile. Je pense aussi que le penalty qui a été marqué et refusé par l’arbitre, a beaucoup pesé. Il y avait but, j’ai revu les images à la mi-temps. Si le but avait été accordé, je pense que moralement, mes filles auraient encore eu plus de courage et de motivation, on aurait encore des chances ou l’espoir d’aller chercher cette qualification en seconde période. Le fait de refuser ce penalty, ça change aussi la donne.

On peut dire que cette équipe nigériane est supérieure à la vôtre ?

Non ? je pense qu’elles ont su exploiter leur expérience, leur vécu. C’est une équipe expérimentée, je félicite l’équipe du Nigéria. C’est la meilleure équipe sur l’échiquier africain depuis des années, cela fait trois éditions consécutives qu’elle est à ce niveau et championne d’Afrique. Mais nous aussi, nous avions nos valeurs, nous avions eu la possibilité de les bousculer, mais nous n’avons pas pu les éliminer. Nous avons espéré, nous avons joué, mais ça n’a pas marché. Il y a une équipe qui ira au Maroc et c’est bien le Nigéria.

Cela fait la troisième fois consécutive que la Côte d’Ivoire rate une qualification pour la Can des dames, est-ce que vous avez le sentiment que, malgré tout le travail qui est fait, les résultats ne suivent pas, êtes-vous déçue ?

Non, je ne suis pas déçue, c’est mon travail, c’est mon métier. Un entraîneur doit s’attendre à tout : la persévérance. Quand tu formes un joueur, c’est pour le long terme. Il y a des moments où ça marche, il y a des moments où ça ne marche pas. La grande satisfaction, c’est de savoir que tu as fait progresser le groupe, c’est le plus important pour moi. Il y a quelques années en arrière, des joueuses étaient dans des difficultés, aujourd’hui, beaucoup d’entre-elles jouent en Europe, c’est la satisfaction. On aurait aimé obtenir cette qualification, mais la Confédération africaine de football (Caf) doit revoir ses tirages. Parce qu’il y a des pays qui se sont qualifiés pour la Can 2022 au Maroc qui n’ont pas participé aux éliminatoires, il y a eu des forfaits et tout. Nous sommes cinquièmes sur le plan africain et on ne sait pas comment le tirage est fait pour qu’on joue le premier africain ? Mais c’est le football, nous allons continuer d’espérer. Je crois en l’avenir de cette équipe et je sais qu’elles ont du potentiel. Je leur souhaite bonne chance pour la suite de la saison. Il faut se projeter sur l’avenir oublier ce qui vient de se passer. Les échecs font partie de la vie d’une équipe…

Propos recueillis Jérôme  Dehi