En réponse aux défis de la sécheresse et de la restauration des terres, la Côte d’Ivoire a élaboré un important programme, dénommé « L’Initiative d’Abidjan » ou « Abidjan Legacy Program ». Ce programme, dont la vocation est de permettre à la Côte d’Ivoire d’intégrer dans ses stratégies de développement, les approches de gestion durable des sols et de restauration de nos écosystèmes forestiers fortement dégradés, a été officiellement présenté par le Premier ministre Patrick Achi en marge de la Cop15 le lundi 09 mai 2022 au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan-Cocody.
» L’initiative d’Abidjan constitue une réponse globale et intégrée, qui vise tout d’abord à créer les conditions d’une durabilité environnementale, à replacer ensuite le secteur agricole dans un rôle puissant de création d’emplois et de revenus, à produire enfin un équilibre social qui garantisse à toutes les couches de la société, le droit à une alimentation équilibrée et à une vie plus décente. », a déclaré le premier ministre ivoirien.
Selon le chef du gouvernement, c’est un programme dont les grands principes pourront s’appliquer à tous les pays confrontés aux défis de la désertification et de la déforestation organisés autour de 4 composantes. Aux dires de Patrick Achi, la première composante porte sur la lutte contre la déforestation et sur la restauration de nos forêts. Cette lutte passe par la mise en œuvre de trois (3) actions interdépendantes qui sont l’arrêt de la déforestation et le renforcement de la gestion des forêts, ensuite la restauration des forêts dégradées et enfin la promotion de l’agroforesterie.
»Ce programme engagé et son financement permettront eux, à l’État de Côte d’Ivoire, d’atteindre ses objectifs de restaurer 20 % de son couvert forestier initial d’ici la fin de la décennie. » a-t-il soutenu.
La deuxième composante quant à elle, porte sur l’amélioration de la productivité agricole. Patrick Achi a indiqué que les causes profondes de la désertification de nos sols résident d’une part, dans l’expansion continue des surfaces cultivées et donc déboisées, pour suppléer la faible productivité dans la partie méridionale du pays ; et d’autre part, par le stress hydrique lié au changement climatique dans les régions septentrionales.
La troisième composante de l’Initiative vise à rendre les chaînes de valeurs actuelles plus durables. En effet, l’augmentation des revenus des producteurs commande que nos filières agricoles s’intègrent mieux dans des chaînes de valeurs mondiales plus durables, garanties zéro déforestation et avec une transformation locale plus significative, pour générer davantage de richesses et d’emplois, surtout pour les jeunes et les femmes. La quatrième et dernière composante porte sur l’identification des chaînes de valeur du futur. Elle vise à identifier de nouvelles chaînes de valeurs qui vont résister au changement climatique, sont respectueuses des sols, s’inscrivent dans des tendances mondiales émergentes de consommation responsable et permettront de renforcer la dynamique de croissance globale.
Ce programme, inspiré de la vision du président de la République de Côte d’Ivoire, est donc une approche globale et novatrice pour une nouvelle prospérité, dont la mise en œuvre nécessitera un plan d’investissement massif de 1,5 milliard de dollars sur les 5 prochaines années, impliquant une harmonisation judicieuse des financements de l’État, du secteur privé et des partenaires au développement.
Narcisse KONAN