L’utilisation et la protection des données personnelles sur les réseaux sociaux font l’objet de beaucoup de réflexions aux plans juridique et législatif par les gouvernants et les organismes internationaux. C’est dans cette optique que la Commission national de la francophonie (Cnf) a organisé un atelier de formation sur le numérique avec des étudiants de différentes écoles de communication et le bureau national des clubs de la francophonie de Côte d’Ivoire ce mercredi 16 mars 2022. En vue de permettre aux utilisateurs de savoir comment divulguer leurs données personnelles et surtout protéger leur vie privée. Rencontre qui se tient en marge de la commémoration de la journée internationale de la francophonie, le 20 mars prochain.

Au cours de cet atelier de formation, les participants ont été instruits sur les techniques de prédiction des risques encourus sur les réseaux sociaux. Et des dispositifs qui s’attachent à traiter les données personnelles sensibles postées par erreur, inadvertance ou malveillance sur ces réseaux. Ange Orphée N’Guessan, conseillère juridique d’Expertise Pdcp, a, lors de son intervention, expliqué comment les utilisateurs sont exposés aux risques de fuite d’informations sensibles du fait essentiellement d’une utilisation maladroite des médias sociaux et d’une méconnaissance en matière de protection de la vie privée.

Après les avoir entretenus sur les enjeux de la protection des données, elle a indiqué que « les réseaux sociaux peuvent servir de porte d’entrée dans votre vie privée. Qui dit porte d’entrée dit opportunité d’infiltration pour les cyber-pirates, mais aussi pour toute personne mal intentionnée qui pratiquerait, par exemple, du cyber-harcèlement. C’est aussi potentiellement une porte d’accès supplémentaire à votre entreprise…». Elle les a sensibilisés sur leur niveau de « transparence » sur les réseaux sociaux. Ainsi informé, chacun pourra développer sa propre stratégie de protection numérique. Puis, elle a donné quelques astuces pour veiller sur ses données personnelles. A savoir varier ses logins, mots de passe ; éviter d’autoriser les accès à votre téléphone ; contrôler ses posts ; choisir son public, etc. Quant à la représentante de Bernise N’Guessan, secrétaire national par intérim de cette organisation et présidente du comité d’organisation et représentant le ministère de la communication, des médias et de la Francophonie, Catherine Son–Guy, secrétaire adjointe de la Cnf, elle a souligné que « le traitement, l’utilisation et/ou la commercialisation massive des données personnelles imposent un suivi et une surveillance publique. Ce qui garantit au citoyen l’information sur les démarches commerciales ainsi que sur son consentement (…) ». Selon elle, face aux défis croissants liés au numérique et à la protection des données personnelles, face aux scandales à grande échelle qui ne cessent d’alimenter l’actualité et bien d’autres, sans le consentement des usagers, la Côte d’Ivoire a entrepris d’adapter sa gouvernance du numérique par la création d’un département ministère dédié. « On ne peut pas être en marge du progrès et freiner la mondialisation, mais il faut en tirer profit. C’est pourquoi, il faut assurer aux citoyens la protection de leurs données personnelles dans un cadre juridique et législatif qui prenne en compte l’intérêt de toutes les parties », dit-elle.

Narcisse KONAN