Le 7 mai 2025, Maître Roselyne Aka Serikpa, avocat et présidente de la coalition internationale des défenseurs
des droits humains « La Sentinelle », a animé une conférence de presse à Abidjan, où elle a adressé un
plaidoyer urgent pour la révision du processus politique en Côte d’Ivoire. Face à la situation socio-politique de
plus en plus tendue, elle a insisté sur l’importance de résoudre les différends politiques sans recourir à la
violence et de promouvoir une réconciliation véritablement inclusive. Fondée le 20 avril 2024, « La Sentinelle »
regroupe diverses organisations internationales, telles que Pro Côte d’Ivoire, l’Union des Jeunes pour la Paix
et la Réconciliation en Côte d’Ivoire (UJPRCI) et le Comité de Défense des Droits de l’Homme. Lors de cette
conférence, Maître Roselyne Aka Serikpa a lancé un appel à la réflexion collective en posant une question
fondamentale : « Tous ne serions-nous pas coupables ? ». Cette interrogation cherche à inciter les Ivoiriens à
examiner leur passé, à repenser les choix historiques et à en mesurer les conséquences sur le présent.
L’avocate a rappelé que l’histoire de la Côte d’Ivoire, marquée par une colonisation brutale et une
indépendance fragile, a laissé des cicatrices profondes : des inégalités sociales, un développement qui a
souvent favorisé une élite au détriment des masses, et une politique qui n’a pas réussi à inclure tous les
Ivoiriens. Selon elle, les années post-Houphouët-Boigny ont été caractérisées par une montée des tensions
politiques et une crise identitaire exacerbée par la notion d »ivoirité », sans oublier la guerre civile de 2010-
2011, qui a davantage creusé les divisions internes. Maître Roselyne Aka Serikpa a également pointé du doigt
les défis politiques actuels, notamment à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Elle a souligné que la
contestation des résultats électoraux et les exclusions politiques, telles que l’absence de certains leaders sur
la liste électorale, contribuent à l’accentuation des divisions et à la méfiance au sein de la population. Dans
cette perspective, elle a insisté sur la nécessité d’un dialogue inclusif et d’une médiation efficace pour éviter la
violence et favoriser une réconciliation véritable. Pour elle, la solution à la crise ivoirienne repose sur la
justice, l’égalité et une prise de conscience collective. « Si le pays continue à chercher des coupables à
l’extérieur sans se remettre en question, il ne pourra pas guérir ses blessures », a-t-elle averti, appelant à une
action commune pour restaurer la paix et reconstruire une nation unie. Maître Roselyne Aka Serikpa a conclu
son intervention en soulignant que la réconciliation doit commencer par une introspection nationale. « Il est
temps pour la Côte d’Ivoire de se relever, unie et fraternelle, pour un avenir meilleur », a-t-elle affirmé,
lançant un dernier appel à la solidarité et à la responsabilité partagée pour un avenir apaisé.
Oussou Léon