Les populations à l’armée française:  » Nous ne voulons plus de vous. Allez vous faire voir ailleurs ». N’Dri

Antoine, député sous-préfecture:  » C’est un danger réel pour nos populations. Une solution à court terme est

possible. Il s’agit de vies humaines ». Le mercredi 17 juillet dernier, les populations de Lomo nord dans la

sous-préfecture d’Angoda (département de Toumodi) ont pris d’assaut la salle de mariage de la mairie de

Toumodi. Elles étaient présentes avec les populations des villages voisins avec à leur tête les chefs

traditionnels du département de Toumodi. Leurs préoccupations se justifiaient par la dénonciation de l’action

nocive et criminelle de l’armée française occupant une parcelle de leurs territoires. C’est pourquoi elles ont

décidé de se confier aux élus et cadres du département de Toumodi et de la région du Bélier. Aussi sur

l’initiative du député sous-préfecture de Toumodi N’Dri Antoine, une rencontre a t-elle été programmée pour

entendre les complaintes des dites populations. La table de séance était occupé par le représentant du préfet

de région, le député de Toumodi commune Hervé Alliali, le député sous-préfecture N’Dri Antoine et le

ministre sénateur Allah Kouadio Rémi. Tour à tour, les porte parole de ces différents groupes ayant en

commun la souffrance du martyr infligée par l’armée française se sont exprimés. Celui de Lomo-nord a

expliqué comment l’armée française est arrivée à Lomo-nord depuis les années 75 du temps du président

Houphouët Boigny qui leur a octroyé une parcelle bien définie pour les champs de tirs. Et aujourd’hui, l’on

constate que cette armée veut occuper tout l’espace de Lomo-nord en passant par Bendressou pour sortir

vers Dimbokro.  » De 3000 ha à quoi ils ont droit, ils veulent prendre 15.000 ha. Alors, nous, populations de

Lomo-nord ayant l’appui des populations des villages voisins sommes venus rencontrer les élus et cadres

pour leur dire ce qui se passe. Nous affirmons haut et fort que nous ne voulons plus d’eux et qu’ils aillent

se faire voir ailleurs. » Alphonse Koffi cadre de Bendressou:  » Nos parents sont laissés pour compte.

Bendressou c’est la savane, la savane c’est la culture de l’igname qui est la culture principale. À côté de cela,

ils vont extraire du bandji, toutes choses qui leur permettent de subvenir aux besoins de leurs familles en

tous points de vues. Avec l’occupation de l’armée française, nos parents n’ont plus de terre, plus de vie.

La table de séance, le représentant du préfet à l’extrême gauche, le député Hervé, le ministre sénateur Allah Kouadio Rémi et le député sous-préfecture N’Dri Antoine.

Nous disons que nous ne voulons plus de l’armée française sur nos terres. » Nanan Koffi Dje, président du

collectif des chefs de Toumodi a indiqué que:  » Toumodi est la racine de tout Toumodi. Ce sont les terres

de nos ancêtres. Nous ne quitterons jamais ces terres. L’armée française a de la force. Qu’ils viennent nous

déguerpir de force. » Quant au président de la mutuelle de Lomo-nord Nestor, il a énuméré certains impacts

négatifs de cette cohabitation:  » Les terres cultivables sont spoliées, les tirs qui vont au delà de la limite

originelle font parfois des victimes que ce soient au niveau des plantes que des humains. Cette présence

militaire empêche nos populations de vaquer librement à leurs occupations. La voie d’accès à ce village

est très difficile parce que cette voie est empruntée par des engins lourds et il n’y a pas de bitume.

Lomo-nord est devenu comme un village enclavé bien que depuis plus de 50 ans, il abrite ce site des

militaires qui rend des services énormes à toute la Côte d’Ivoire. Nous disons que c’est une injustice.

Pour l’instant, nous sommes opposés à l’extension du champ de tirs tant que la situation est ainsi. »

En réponse à leurs préoccupations, le député Sous-préfecture N’Dri Antoine a mentionné ce qui suit:

 » C’est un danger réel pour nos populations. Une solution à court terme est possible. Il s’agit de vies

humaines. Il faut dire que personnellement je ne savais pas que la cohabitation était émaillée de ces

difficultés de taille. Devant ces faits, comptez sur ma disponibilité à vous accompagner en rentrant là

où il faut entrer pour que vos droits soient respectés et votre sécurité garantie. Nous sommes à vos

côtés ». Si le député de Toumodi commune Hervé Alliali a dit qu’il est sensible à la démarche des

populations et qu’il faut prendre le temps pour régler cette situation en touchant la personne capable

de trouver une issue à ce problème, le ministre sénateur Allah Kouadio Rémi a fait la déclaration

suivante:  » Nous les élus, il nous appartient de prendre langue avec l’exécutif pour savoir de quoi il

s’agit car l’Etat est une continuité. Merci à nos chefs d’avoir gardé leur calme. Restez à l’écoute. Nous

trouverons une solution. Nous allons voir ce que nous pouvons faire. »

Mienmo