Une situation inconfortable existe et perdure dans le milieu des couturiers et tailleurs. En effet, certains clients déposent leurs tissus pour confection chez les couturiers et tailleurs, leur mettent la pression pour finir la couture dans un certain délai qu’ils ne respectent pas, et pire, ne reviennent plus chercher leurs habits et deviennent invisibles et injoignables.
Cet état de fait met les professionnels de la couture mal à l’aise avec leurs ateliers surchargés de monticules d’habits non retirés. C’est pourquoi la première responsable des couturiers et tailleurs de Côte d’Ivoire Miss Kouadio épouse Zekre est montée au créneau pour non seulement dénoncer ce cas de figure, mais aussi donner un ultimatum à ceux qui ont abandonné leurs habits dans les ateliers:
» En effet, nous vivons une situation critique, très difficile avec nos clients et ce, sur toute l’étendue du territoire. Les clients viennent, ils sont pressés, ils nous mettent la pression pour faire leurs tenues, leur travail. On finit de coudre leurs habits et ils ne viennent pas les chercher à temps.
Ils ne viennent pas du tout les chercher. Aujourd’hui dans les ateliers, il y a des tenues qui ont 1an, 2 ans, 3 ans, voire même 10 ans. On ne peut plus continuer de garder les tenues des clients. Donc, moi, en tant que présidente du syndicat national des couturiers et tailleurs, je viens ici dire aux clients que nous allons prendre bientôt des mesures.
Tous ceux qui ne viennent pas prendre leurs habits, leurs tissus et autres qu’ils ont déposés chez nous pour confection, après 3 mois, nous ne serons plus responsables de tout ce qu’ils ont déposés. Les choses vont changer parce que nos ateliers sont remplis. Nous serons obligés de les vendre pour rentrer dans nos fonds. Je fais cette déclaration en prenant à témoin l’opinion publique.
Après 3 mois, nous allons faire des reçus pour écrire le texte pour dire que » Après 3 mois, si vous ne venez pas retirer vos habits, si nous avons des clients qui sont intéressés, on les leur vend. » Voici donc les mesures que nous allons prendre. Nous allons légaliser le texte pour que l’Etat de Côte d’Ivoire nous aide afin que nous puissions vendre ces habits là qui surchargent l’atelier et ne font pas rentrer de l’argent.
Quelle est la solution que l’Etat peut prendre ? Sinon nous, en tant que syndicat, voici ce que nous proposons. Après 3 mois, nous ne sommes plus responsables dans nos ateliers de ces habits-là. On est fatigué, il y a eu trop de largesse. En plus, il y a des clients dont le téléphone ne passe plus.
On fait comment ? Peut-être même qu’il y en a qui ne vivent plus. On est embarrassé, il nous faut donc un moyen pour nous libérer de ces habits-là. De fois même, certains modèles demandés sont dépassés et on est surchargé. Pour conclure, je dirais qu’il faut que les choses changent, que les clients ne donnent pas de faux rendez-vous parce que c’est pour eux que nous sommes là. «
Mienmo